Retour sur la session en Tunisie – 20 au 29 avril 2018

Retour sur la session en Tunisie – 20 au 29 avril 2018

TEMOIGNAGE D’AUBIN

Tunisie, terre d’accueil

J’ai été particulièrement frappé par l’accueil généreux qui nous a été fait dans les différents lieux où nous sommes allés. Nos interlocuteurs ont toujours été bienveillants et disponibles pour nous. Ainsi à Kairouan, où notre guide, certes peu bavard, semblait pourtant comme investi d’une mission de protection à l’égard de notre groupe. Ou encore à l’école salésienne Don Bosco de Tunis, où un surveillant avait à cœur de nous présenter avec enthousiasme toutes les pièces de l’établissement.

Tunisie, terre d’histoire

En quelques jours, ce petit pays du Maghreb nous a fait découvrir la grandeur de son histoire millénaire. Du site romain de Dougga à Kairouan, quatrième ville sainte de l’islam, en passant par Carthage, nous avons eu la chance de visiter des lieux chargés d’histoire. Et cette histoire s’écrit toujours actuellement, dans les balbutiements post révolutionnaires d’une jeune démocratie.

Tunisie, terre de dialogue

Notre programme prévoyait une rencontre avec des étudiants de l’université de Tunis en master de religions comparées. Ce fut l’occasion d’échanger sur de nombreux sujets, comme celui de la place de la religion musulmane dans la société tunisienne aujourd’hui, du dialogue islamo-chrétien en Tunisie comme en France. Ces échanges furent d’une grande qualité, à l’instar de ceux que nous avons également eu avec différents acteurs et de la société civile tunisienne où observateurs de la vie politique et sociale du pays : le peuple tunisien semble ouvert sur le monde, attentif aux évolutions de son pays, désireux de construire sa société de demain à une époque charnière de son histoire.

Tunisie, terre de spiritualité

Avant de partir, j’avais lu que la Tunisie était l’une des terres d’élection du courant mystique de l’islam appelé soufisme. Jean Fontaine, un père blanc nous confiait que certains musulmans qu’il rencontrait avaient une façon de vivre « christique », manière de nous dire que l’on pouvait parfois mieux vivre le message évangélique sans être pour autant chrétien. La présence chrétienne est minime et la cathédrale de Tunis n’est qu’un héritage datant de la période du protectorat. Mais ces témoins de la foi catholique nous ont tous livré de beaux mes- sages sur le sens de leur présence. Loin de tout discours prosélyte, ils nous ont dit combien leur foi chrétienne s’approfondissait par le contact et le service de la population, comme le Père salésien Faustino, qui ne cesse de se convertir lui-même davantage à travers son activité de directeur de l’école salésienne de Tunis.

Dans notre groupe aussi, un souffle d’Esprit Saint nous saisissait par moments, lors de certains temps de prière et de relecture d’une belle profondeur, d’une grande authenticité. Je n’oublierai pas la messe célébrée en clôture de notre séjour. Dans cette petite église d’un couvent de moines contemplatifs de Sidi Bou Saïd, notre groupe a vécu un réel moment de partage et de communion. Plus tard, notre dernier dîner se déroule dans une grande convivialité dans la douceur d’une soirée d’été… Je suis dans la joie !

 

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TEMOIGNAGE DE SOPHIE

Passons sur l’autre rive. Prendre l’avion, traverser la mer Méditerranée et simplement passer de l’autre côté. Découvrir un autre continent, un autre pays, tout ce qu’il y a de plus anodin ? Et pourtant… Et pourtant quelle expérience !

De la médina de Tunis, jusqu’à Carthage, puis Dougga, et enfin Kairouan, les « louages » nous ont amenés à la rencontre de ces villes de Tunisie. Chacune
d’entre elles avec sa richesse, son histoire et sa beauté. Et nous, touristes, nous nous sommes baladés dans les rues, à observer et à simplement ressentir. Émerveillée parfois, par la beau- té des lieux, étonnée souvent, par une toute autre énergie qui se dégageait… Contempler le paysage et admirer la richesse de la nature. Tout ce que l’on oublie de faire dans notre quotidien.

Un autre monde, une autre terre, mais aussi d’autres rencontres. Chacune d’entre elles m’a marquée, que ce soit par l’accueil, la gentillesse, la simplicité. Rencontrer des hommes et des femmes engagées politiquement ou religieusement, des guides passionnés, des vendeurs, ou simplement des passants, des habitants, des travailleurs. Tant d’échanges et de partages en profondeur, en toute sincérité. Je m’arrêterai sur quelques rencontres, aussi simples qu’elles soient, et qui pourtant, ne m’ont pas laissées indifférentes. Ce guide, passionné, mais fatigué par l’âge, qui continue de travailler pour gagner de l’argent et pour se nourrir lui et ses enfants. Cette dame, qui réalisait son tapis, depuis plus de 50 ans, avec une finesse et une maîtrise brillante qui me dit que « le travail c’est dur, mais c’est important ». Cette autre dame qui s’occupait d’entretenir la maison dans laquelle on vivait, qui a tenté plusieurs fois de m’apprendre des mots arabes sans que je ne retienne rien… Toujours souriante, toujours à s’inquiéter du bien-être de notre groupe. Je revois aussi ces étudiants, avec lesquels nous avons pu échanger ouvertement, sur nos différents questionnements, incompréhensions… et enfin tous ces enfants souriants, rencontrés à l’école, si heureux de voir des « étrangers » dans leur pays…

Découvrir que la richesse de l’homme dépasse les frontières d’un simple pays. Découvrir que l’humanité ne se restreint pas à ce que nous percevons au quotidien, mais qu’elle va bien au delà. Découvrir une nouvelle fois, que la rencontre avec l’Autre dans toute sa singularité et dans toute sa différence reste un véritable enrichissement. Découvrir que nous pouvons tous trouver un terrain d’entente au-delà de nos différences culturelles, religieuses, au delà de nos frontières.

Une semaine intense en découverte. Une semaine pour nous confronter à la réalité, mais aussi à nos peurs et à nos limites. Une semaine pour nous bousculer, pour tenter de se mettre à la place de l’autre, dans toute sa singularité : tenter de comprendre ce qu’il vit, comment il le vit, de le rejoindre là où il est. Une semaine pour se rendre compte qu’une vie entière ne serait pas suffisante pour comprendre toute la richesse d’un pays.

Et nous revenons, dans notre quotidien, parfois en difficulté pour exprimer ce qui s’est vécu lors de cette semaine d’une si grande richesse. Nous revenons tous, avec ces découvertes qui animeront plus ou moins notre vie, mais qui resteront de toutes façons, une expérience de plus pour notre existence. Je repars moi, avec cette flamme qui m’a animée tout le long du voyage, avec la; joie de découvrir ce qu’il se passait loin de nous, autre part dans le monde, et avec l’envie encore plus grande de découvrir d’autres parties du monde.

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TEMOIGNAGE D’AMBROISE

Comment décrire en quelques lignes un voyage d’une semaine en Tunisie…Impossible tant de découvertes, de changements, de rencontres, d’émotions.

Passer sur l’autre rive, c’est découvrir un pays inconnu, une culture, des traditions différentes, ça m’a bousculé, même dérangé !

Voici quelques-uns de mes détours :
Détour pour se laisser emmener dans une boutique artisanale de la médina et écouter cet artisan parler de sa passion, de son métier…

Détour pour échanger en liberté et vérité avec ses étudiants tunisiens sur l’Islam, le Catholicisme et tant d’autres sujets, si tabous en France !

J’ai écouté et été touché par ces témoignages de vie chrétienne en Tunisie : Caro, Jean Fontaine, Marie-Thé (dernière présence de la MDF là-Bas !), Faustino (salésien) : « Il ne s’agit pas de faire mais d’Etre » ou encore « On n’est pas là pour convertir mais c’est a nous de nous convertir » ! Quelle Parole de Vie !

Et puis quel détour dans le groupe ! Que de paroles échangées en vérité sur les questions et les chemins de chacun, nos questionnements, nos peurs et nos espérances sur l’avenir autour d’une bière ou dans la rue !

Jusqu’à cette messe, samedi soir où chaque parole avait un sens pour moi. Chaque geste de paix, de communion, de prière, de réconfort (parfois dans les larmes de certains) sont signe de la présence du Christ ressuscité.

J’ai envie de finir sur ces paroles des uns ou des autres que je retiens pour repartir dès demain, dans le quotidien de ma vie :

« L’essence de ma Vie c’est les rencontres » /« Le Christ qui relève, qui est passé de la vie à la mort et de la mort à la Vie »/« Soyez les ambassadeurs de la Tunisie, ambassadeurs de paix et de tolérance »

Que de choses vécues qui sont pour moi, signe d’Espérance ! Cette espérance qui nous vient du « Dieu qui s’est fait Homme », du Christ qui me donne la force de dépasser mes peurs pour« Oser la rencontre » et ainsi me rencontrer un peu plus moi-même.

Natan

Natan

1 commentaire

  • Merci à vous, jeunes, pour ces beaux témoignages! « Passer sur l’autre rive » fait référence, pour moi, à l’époque où le P. Gilson a voulu lier les équipes Mission de France sur les 2 rives de la Méditerrannée, Belle image pour actualiser l’invitation de Jésus à ses disciples sur le bord du lac de Galilée.

    Nous n’aurons jamais fini de « traverser » pour passer d’une rive à l’autre. Le beau témoignage de vie de Michel AKERMAN que je viens de lire en est une illustration. Bon vent à vous pour toutes vos traversées d’aujourd’hui et de demain

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