Que cherches-tu? 1/2

Que cherches-tu? 1/2

L’aventure a commencé il y a quelques années, avec Riton (P. Henri Gesmier). Qui a eu l’idée de lui ou de nous ? Ca, c ‘est le secret d’une longue amitié… Toujours est-il que l’intuition était la même : offrir aux jeunes un espace et un temps, celui d’un bon week-end, pour prendre un peu de recul, au sommet de notre petite colline, au moment où la nature commence à se dépouiller  ; afin de se poser les bonnes questions, les fondamentales, celles qui donnent un peu (beaucoup!) le vertige, mais qui permettent de se mettre debout.

« Que cherches-tu ? » Ca, c’est la première. Celle que Jésus pose aux premiers futurs disciples, au tout début de l’Evangile de Jean (Jn 1,38) ou à la toute fin (Jn, 20,15). Elle est la porte, comme nous expliquait Jacques (Leclerc), avec le premier idéogramme du mot disciple en chinois… et elle peut tenir en éveil toute une vie ! Quand le silence se fait assez profond pour entrer dans le regard d’un Autre, elle nous entraîne plus loin dans le désir essentiel. On s’aperçoit qu’il faut que ce soit un autre qui nous la pose pour que nous puissions répondre par un « je ».

Ce dialogue, cet échange, il était déjà là, dans la fraternité si palpable entre nos frères prêtres, ou avec les jeunes déjà accompagnés, ou entre nous, et entre nos deux communautés. Socle de confiance. Le contact avec la nature, avec le silence qui devient écoute, a permis de le déployer probablement davantage. Alors beaucoup de paroles, venues de plus ou moins profond, ont pu émerger ou être recueillies, lors des carrefours d’échange, dans la liturgie, l’oraison, le repas ou encore le café pris tous ensemble. Bref, c’est parce qu’on est tous des chercheurs, que peut s’épanouir la question. On sait bien qu’il faut sans cesse les reprendre, nos questions, nos réponses, et qu’on avance en spirale, en repassant par les mêmes lieux, mais à une autre profondeur. Alors c’est une grande joie que d’accompagner dans le silence, le travail, ou, pour certaines, par une présence plus manifeste, des jeunes, et de revisiter, grâce à eux, avec eux, ce qui fait notre vie, notre oui. L’un de vous définissait ainsi la vocation, comme cet espace où convergent une pluralité de désirs.

Des témoins nous ont offert encore cette année, lors de la veillée, des paroles bien décantées, qui souvent résonnaient entre elles, malgré les états de vie différents (une novice au carmel, un couple parents de quatre enfants, un séminariste de la Mdf) : tous vivaient une forme de don d’eux-mêmes joyeux, dans le travail, la découverte de l’autre différent, dans le fait de rejoindre des collègues, des enfants, des patients, ou bien…tous ! , à travers la prière et la fraternité  dans toute sa pâte humaine à porter, à accueillir, à aimer.

            Il était bon de retrouver, au centre de toutes les questions posées – avec qui ?, pour qui ?…- celle-là encore, cruciale pour nous : « et vous, qui dites-vous que je suis ? » et d’être sommés, tous, de répondre, de se confier les uns aux autres, droit dans les yeux, notre balbutiement de réponse d’aujourd’hui. Et de recevoir, le lendemain, les cartes pleines de soif, d’attente, de désir de vie juste et cohérente, écrites et déposées par bien des jeunes sur la Table, à l’offertoire. Invitation renouvelée, revivifiée, à « offrir notre existence pour que d’autres trouvent le sens de la leur », comme le rappelait l’un de vous dans une homélie.

Oui, le compagnonnage dans l’espérance, sur le chemin de nos vies reliées les unes aux autres, il est de tous les jours ! Alors, on vous le promet, on va continuer d’essayer de vivre à fond, de résister à ce qui n’est pas essentiel, et de tout remettre à Celui qui ne cesse jamais de poser son regard de confiance sur chacun.

Les Soeurs du Carmel de la Paix

Natan

Natan

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