L’aventure du Séminaire

L’aventure du Séminaire

L’aventure du Séminaire

 

A est travailleur social, B. travaille dans le domaine culturel[1]. Quelle mouche les a donc piqué ? Tous deux ont récemment demandé à pouvoir intégrer le séminaire de la Mission de France. Retour avec eux sur un cheminement finalement pas si extraordinaire qui a commencé bien avant l’entrée au séminaire en septembre dernier.

 

Le questionnement : un discernement personnel

 

Si parfois le choix d’entrée au séminaire peut sembler un peu fou, A et B soulignent que cela s’inscrit assez naturellement dans un parcours. « C’est un grand pas, mais finalement si je ne l’avais pas fait aujourd’hui, je crois que je n’aurais pas pu répondre aux questions que je me posais » nous dit A. Au fond, il s’agit moins de répondre à une nécessité que de faire le choix de se confronter à un certain nombre de questions en entrant au séminaire.

 

Ces questions se sont posées très tôt pour B. :  il se pose la question de devenir prêtre depuis ses 18 ans. Cependant il souhaitait finir ses études avant de chercher une réponse plus affermie. D’abord en discernement au sein de son diocèse, il a pu reformuler ses questions et approfondir sa recherche.

 

C’est une retraite ignacienne qui l’amènera à entendre parler de la « Mission de France ». Il décide alors de s’y intéresser en participant à des sessions et en rencontrant des équipes de missions. Les sessions d’été du service jeunes : voici ce qui fut peut-être un déclencheur pour A. Après plusieurs années à côtoyer la Mission de France il souhaitait poursuivre sa route avec elle.

 

La Mission de France répond à une recherche de sens pour tous deux. B. nous dira qu’il trouve ici « le rapport avec les périphéries et le monde des non-croyants ». Il y a là, une approche spirituelle qui l’intéresse. Travailler lui semble être un moyen d’être « présence d’Eglise là où elle n’est pas ».

 

Si A. trouve un écho dans le témoignage de B., c’est avant tout la figure des prêtres de la Mission de France qui l’ont mis sur la route. Ce qui lui plaît ? Une façon de mettre en lien les différentes dimensions de la vie et de « trouver sa place ». « Cette façon d’être prêtre me parle : elle est une position dans le monde qui a du sens, notamment par le travail ».

 

Tous deux ont donc pris le temps de discerner avec le Service des Vocations, individuellement et en équipe avec d’autres jeunes aux chemins divers.

 

Le séminaire : une exigence collective

 

A et B soulignent tous deux la dimension collective du séminaire : à l’entrée, le partage, l’échange, la vie d’équipe, densifie le discernement et permet de se poser plus clairement la question de la vocation de prêtre.  « Il s’agit d’une grosse exigence » nous dit B. « Le fait d’entrer au séminaire apporte une dimension communautaire : cela nous inscrit dans une Eglise. On est plus tout seul dans la barque. »

 

Lors de la première année, les séminaristes restent dans leur lieu de vie respectif : ils travaillent à plein temps et le séminaire vient en plus. Cela a son importance : «[La prise en compte, dans la formation, de] ce rapport au travail, au monde et aux périphéries me correspond plus que ce que j’ai pu vivre dans mon diocèse d’origine » nous dira A ; « Etre vraiment prêtre au travail, n’est réellement possible qu’à la Mission de France » renchérit B. Ainsi, le cursus particulier de notre séminaire semblait être une évidence.

 

Lorsque l’on demande à nos deux jeunes séminaristes si cela change leur vie, la réponse est identique : cela ne change rien à la vie en soi. Même si les proches sont parfois interrogatifs, ils ne sont pas choqués outre mesure.

 

La grosse différence ? « Cela nous prend beaucoup de temps ». En effet, Il faut être présent aux différentes activités du séminaires, en semaine et en week-end. Il faut également se faire doucement à une vie de prière et parvenir à se forger une disponibilité intérieure. La communauté permet de tenir l’exigence que cela constitue. Et parfois c’est difficile : on ne choisit pas ses frères au séminaire, on ne choisit pas ses formateurs. Il faut alors construire progressivement un « nous ». Voilà qui renvoie à nouveau à cette exigence collective.

 

Dans ces premiers mois finalement, A. et B. ont plus le sentiment de continuer le chemin de discernement – de manière soutenue- que d’entrer dans un cycle de formation. Cela changera probablement au fil du temps, mais pour le moment, il ne s’agit pas tant de s’engager à être prêtre qu’à s’engager à se poser sérieusement la question de devenir prêtre.

 

Mais d’où vient l’appel ?

 

On ne peut s’empêcher, profitant d’avoir ces séminaristes sous la main, de poser la question qui nous brûle les lèvres : d’où vous vient « l’appel », cette conviction que votre choix n’est pas le mauvais ?

 

Comme pour le reste des réponses, celles-ci seront tout en nuances. La certitude ne fait pas partie de leur vocabulaire et l’on sent une modeste prudence.  « Maintenant que je relis mon discernement, je me rends compte qu’il n’y a pas qu’un appel intérieur. Je fonctionne de manière empirique : j’ai vu et senti que cela me correspond d’aller aux périphéries », nous dira B.

 

L’appel des autres (proches, accompagnateurs, etc.) est tout aussi important.  « Lors de l’entrée au séminaire, il faut demander des lettres de recommandations, continue B., cela m’a fait prendre conscience que d’autres considèrent que mon chemin fait sens pour eux ». « En ce qui me concerne, j’ai le sentiment que c’est avant tout l’appel des autres qui m’a guidé, témoigne A., cela semblait une évidence pour mes proches ».

 

Les proches, les rencontres aux périphéries, le témoignage des prêtres et des laïcs de la communauté : voici l’appel qui permet de « sauter le pas » et qui invite à entrer au séminaire de la Mission de France.

Propos recueillis par Jean-Mark Guérin pour Paroles de Mission

 

 

 

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