L’actualité nous presse !
Comment s’y retrouver dans toutes ces actualités : la guerre et ses migrations, la misère et ses migrations, le terrorisme, l’avenir de la planète, le chômage endé-mique, les épidémies récurrentes, la découverte d’ondes gravitationnelles, la maîtrise du corps lorsqu’il se forme ou s’épuise…
Le capitalisme financier, un revenu universel, la pérennité des retraites, le prix du porc et du lait…
La maladie qui me touche, un accident improbable…
Une rencontre amoureuse, un accord sur le nucléaire, un espoir de cesser le feu, la COP 21 et ses suites, des solidarités quotidiennes, une fraternité redécouverte…
Nous entendons de partout que le monde change, que subrepticement nous quittons le monde de la modernité… Mais ce qui émerge, le percevons-nous ? Savons-nous le décrypter ?
Nous en revenons souvent au connu, à nos grilles d’ana-lyses, à nos schémas… qui ont été forgés hier et qui sont inadéquats pour l’aujourd’hui.
Et nous nous interrogeons sans cesse : comment agir ? Avons-nous prise sur quoi que ce soit ?
Et pourtant, nous engageons une pratique, une pratique sociale, à l’échelle de nos relations quotidiennes, à visée politique.
L’Évangile nous presse !
Cette Parole qui nous habite, moins comme une certitude que comme une recherche, un horizon. Une Bonne Nouvelle, pour moi, mais qui concerne tous.
Une Parole fragile qui me rend solidaire et étranger à la fois.
Une Parole qui vient d’au-delà de moi, que j’ai reçue et qui est devenue mienne en me liant à d’autres. Des femmes et des hommes qui portent eux aussi ce murmure que l’Esprit rend audible. Des soeurs et des frères plongés dans l’événement du Christ Jésus et qui en sont le Corps, qui sont le Temple de l’Esprit, le peuple convoqué par Dieu : l’Église pour l’humanité.
L’Église, que nous sommes, cherche à vivre la Parole, non pas dans le monde d’hier, selon les formes d’hier, mais dans la nouveauté qui surgit.
Nous cherchons à vivre la Parole dans la vie mêlée, en posant des actes concrets, en balbutiant quelques mots, dans la faiblesse d’un témoignage toujours inadé-quat, dans la confiance, la foi, en Celui qui a énoncé la Parole.
Cette manière de rendre compte de la mission caractérise la Mission de France
Engager la Parole dans le monde tel qu’il est, l’engager comme l’incarner, la servir en servant nos contemporains, celles et ceux que nous rencontrons et la société appelée à la fraternité.
Comment vivre ce service dans une société en crise et à qui Dieu semble ne plus rien dire ?
C’est une recherche permanente, un tâtonnement, une dynamique du provisoire. C’est ce dont nous parlons dans nos réunions d’équipe :
- en croisant nos récits d’existence et des récits bibliques,
- en interrogeant des constructions théologiques trop bien ficelées pour le temps présent,
- en cherchant quelques balises et des points d’appui toujours à reprendre.