Elles tournent principalement autour de la vie de couple et de famille.
Beaucoup de personnes se présentent aujourd’hui à l’Eglise pour vivre un sacrement de l’initiation chrétienne après un chemin de vie quelquefois très mouvementé… Les unions se font et se défont. La montée d’une vision très individualiste met en avant le droit à la réussite et au bonheur face au bien de la famille. Les rapports hommes/femmes se sont profondément transformés. Et la diversité culturelle, sociale et religieuse a brouillé les points de repère établis précédemment. La vérité et la qualité des relations et des alliances nouées sont mises à mal.
Il en résulte que beaucoup découvrent une proximité de Dieu à leur vie et s’adressent à l’Eglise sans bien connaître tous les appels de l’Evangile et en méconnaissant l’enseignement de l’Eglise. Elles cherchent Dieu, d’une façon ou d’une autre, et demandent un sacrement sans très bien savoir ce qu’il représente, sans percevoir que cela concerne l’ensemble et la cohérence de leur vie, ni ce qui pourrait être contradictoire avec leur mode de vie actuel.
Une personne qui demande la confirmation vit souvent un recommencement dans l’aventure de la foi et du témoignage et ne voit pas forcément le lien qu’il peut y avoir entre sa demande et la belle relation d’amour qu’elle vit avec un homme divorcé ?
Et puis, ce qui vient tout de suite à l’esprit, c’est l’accueil du Seigneur aux pécheurs, le pardon qu’il accorde et la promesse d ‘un nouveau départ ; il nous aime au-delà de nos fragilités … alors où est le problème
« Aucune des deux n’est vérité : ni le rigorisme, ni le laxisme ne sont vérité. L’Évangile choisit une autre voie… » – Pape François, jeudi 16 juin 2016.
Accompagner la personne qui demande un sacrement de l’initiation
Pour cela, voici quelques points de repère généraux :
La personne a perçu un appel à être baptisée, à recevoir le sacrement de confirmation ou à participer pleinement à l’Eucharistie. Or Dieu n’appelle pas pour mener à une impasse. Un temps de discernement va donc lui permettre de voir comment poursuivre le chemin sur lequel Dieu l’a conduite.
le discernement est essentiellement une démarche entre cette personne et Dieu. C’est donc la personne concernée qui est appelée à percevoir l’appel de Dieu au fond de sa conscience éclairée par l’Evangile et l’Eglise. (cf. Gaudium et spes n°16)
Pour arriver à un discernement vrai, la personne a besoin d’éléments pour éclairer sa conscience. C’est pourquoi elle aura besoin d’être accompagnée par l’Eglise. AL 298 début
Accompagner, discerner ce n’est pas dire à la personne ce qu’elle doit penser, mais c’est apporter au fur et à mesure de son cheminement les éléments nécessaires pour qu’elle puisse arriver à un jugement de conscience sur sa situation… et donc découvrir ce à quoi, dans la situation concrète qu’elle vit, Dieu l’appelle.
L’objectif est son intégration. Il sera donc nécessaire qu’il y ait ensuite un discernement pastoral dont l’intégration sera le maître-mot. « La logique de l’intégration est la clef de leur accompagnement pastoral afin qu’ils sachent qu’ils appartiennent au Corps du Christ qu’est l’Eglise, mais qu’ils puissent en avoir une joyeuse et féconde expérience » AL299
Cette démarche de discernement doit se vivre dès l’entrée en catéchuménat et non à quelques semaines de l’appel décisif afin de sortir du simple « permis ou défendu » et prendre le temps d’un véritable discernement personnel et permettre une réflexion ultérieure pour élaborer un discernement pastoral
C’est ce cheminement qui consiste à laisser venir au jour, au milieu des inévitables soubresauts de la vie, l’appel personnel que Dieu adresse aujourd’hui au catéchumène en tenant compte de son histoire personnelle, des enseignements de l’Eglise et d’un appel vivant de l’Evangile. Il l’invite ainsi à découvrir la réponse et les décisions ajustées à l’amour et à l’appel personnel que Dieu lui adresse.
Ils sont au nombre de trois.
1 – Une écoute dans la foi de la Parole de Dieu qui « ne se révèle pas comme une séquence de thèses abstraites, mais comme une compagne de voyage » AL n°22
Il est en effet essentiel que, tout au long de cette démarche de discernement, la Parole de Dieu devienne une nourriture quotidienne, et une lumière pour le chemin de chaque jour.
2 – Une lecture de son histoire personnelle et de ce qui a mené à la situation d’aujourd’hui, le contexte personnel, social et culturel ; les responsabilités, mais aussi les conditionnements et les circonstances atténuantes…
3 – La parole de l’Eglise, et spécialement son enseignement, ses orientations morales et ses lois.
C’est dans la confrontation intérieure de ces trois dimensions que s’effectuera petit à petit, au cœur de sa conscience et sous le regard de Dieu, le discernement sur l’appel que Dieu lui adresse aujourd’hui.
« Cette conscience peut reconnaître qu’une situation ne correspond pas objectivement aux exigences de l’Evangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu et découvrir, avec une certaine assurance morale, que cette réponse est le don de soi que Dieu Lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas pleinement l’idéal objectif. » AL n°303
… de mise en route et de prise de conscience que Dieu a quelque chose à lui dire pour pouvoir entendre cet appel à recevoir un sacrement de l’initiation dans la vérité entre ce sacrement et sa vie concrète de chaque jour… avec ce qu’elle a de beau et de plus difficile.
Une ou plusieurs rencontres avec un accompagnateur seront nécessaires pour intérioriser l’objectif et prendre connaissance des moyens.
… de lecture de sa vie et des situations créées par son histoire ainsi que d’accueil de la parole de l’Eglise, de son enseignement et de ses lois, en prenant bien soin d’essayer, non de les critiquer, mais de les accueillir de l’intérieur et d’en comprendre le sens.
… pour confronter ces données sous le regard de Dieu, ce qui mène à un discernement éclairé.
Cela pourra se faire par une journée de silence accompagnée… et un temps de conclusion pour exprimer ce à quoi Dieu l’appelle.
Le Pape François nous invite à un changement de regard.
Qui accompagne ?
Une chose est l’accompagnement dans la démarche de catéchuménat, une autre cet accompagnement spécifique. Le but n’est pas le même. Les moyens non plus.
Il est donc important que des accompagnateurs spécifiques soient désignés dans ce sens.
L’accompagnateur ?
Qu’est-ce qu’un accompagnateur ?
C’est une personne, formée et mandatée, dont la mission est d’aider un catéchumène, au for interne, à éclairer son jugement de conscience afin qu’il puisse découvrir à quoi Dieu l’appelle dans la situation concrète dans laquelle il se trouve.
Quelles sont les caractéristiques essentielles du chemin d’accompagnement ?
L’accompagnateur se nourrira avec beaucoup de profit des textes suivants :
Le pape François précise qu’il ne s’agit pas de « diminuer la valeur de l’idéal évangélique », mais qu’il « faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour, ouvrant la voie à la miséricorde du Seigneur qui nous stimule à faire le bien qui est possible » Al 308
Cet accompagnement sera donc fait
Qu’est-ce que le discernement pastoral ?
C’est la réflexion qui revient à l’évêque, éclairé par les différents agents pastoraux en lien avec le catéchumène, et éclairé aussi par le discernement personnel du catéchumène, pour décider des chemins qui lui semblent pouvoir être empruntés pour son intégration progressive.
Quelques précisions pour sa mise en oeuvre.