Orsay Atelier 4

ATELIER 4.
Temps de prière avec les divorcés-remariés (Nathalie Mignonat)

Nathalie 

 

Comment accompagner la demande d’un couple en nouvelle union qui souhaite confier sa
nouvelle vie au Seigneur ? Plusieurs rencontres peuvent être proposées pour réfléchir à cet
engagement et pour trouver la manière de le signifier au cours d’une célébration qui respecte
les souhaits des personnes mais qui se distingue clairement d’une liturgie de mariage

Texte support de l’atelier

Depuis au moins une quarantaine d’année des couples « divorcés-remariés » viennent demander « quelque chose à l’Eglise « une petite bénédiction » disent-il. Les réponses varient de « circuler il n’y a rien à voir » à « Avec plaisir, nous accompagnons souvent des couples comme le vôtre ».

Mais quelle est la position de l’Eglise ?
Jean-Paul II avait interdit toute célébration car cela risquait de faire croire que l’Eglise acceptait le remariage. Mais cela se faisait déjà discrètement.

En 2002, la CEF a fait paraitre un texte autorisant des célébrations très cadrées, surtout en ce qui concerne ce qu’il ne fallait pas faire (ni robe blanche, ni le jour du mariage civil, pas d’échanges de consentements, ni d’alliances…on l’a appelé le texte des ni, ni, ni . Mais au moins il y avait une ouverture. Le père Guy de lachaux a écrit plusieurs livres sur ces « temps de prières » dont le dernier « nouvelle union après un divorce, à la lumière du pape François » a été produit en avril 2018 en collaboration avec notre équipe sedire de la mission de France.

Dans Amoris laetitia, le pape François mets l’accompagnement et le discernement au cœur de ma pastorale, il parle de l’art de l’accompagnement, une disposition du cœur, mais qui a besoin de repères grâce aux expériences de ceux qui ont déjà parcouru ces chemins.

 

Ce moment du « temps de prière » est la partie visible de l’accompagnement du couple qui souhaite mettre sa nouvelle union sous le regard du Seigneur. Ce temps vécu avec les familles et les amis, est la célébration de l’Amour redonné dans un climat de pacification allant jusqu’au pardon. Il se construit et se nourrit des réflexions nées pendant les rencontres du couple et de ses accompagnateurs. Il y a donc deux parties distinctes , le temps long de la préparation à cette nouvelle union avec ou non une famille recomposée, et la mise en œuvre  et la célébration de ce temps de prière.

 

Le temps long de l’accompagnement
C’est une évidence que l’on ne peut pas donner de timing, 2, 3, 5 rencontres, puisque les couples sont tous différents, et qu’ils ne sont pas au même endroit dans leur cheminement .

Le but de cet accompagnement est bien, en partant des demandes du couple de l’aider à vivre cet engagement avec lucidité, espérance, confiance, pour qu’il vive dans la durée.

Qui peut accompagner ?
A notre avis il y a déjà toutes les personnes qui font de la préparation au mariage, car, en fait, elles le font déjà lorsqu’elles accueillent des couples dont l’un a déjà vécu en couple même sans mariage civil, avec éventuellement un enfant, puis il y a rupture et ils viennent avec une nouvelle personne se marier «à l’Eglise » puisqu’ils y ont droit.
La différence est que les domaines que les couples sont invités à explorer et à pacifier sont plus vastes, et ne doivent pas être occultés pour construire la nouvelle union sur de bonnes bases.

Voyons deux cas particuliers (mais en fait, on sait bien que tous les cas sont particuliers)

Un couple vient en pensant qu’il va pouvoir « se marier à l’Eglise », donc faire un vrai mariage. C’est souvent des personnes qui sont loin de la pratique et qui pensent que l’Eglise a évolue sur ce sujet. Le premier accompagnement est le l’aider à accepter que cela va être possible mais sous une autre forme, qui pourra répondre de manière plus personnalisé à leur demande.

Un autre cas de figure, assez fréquent, est celui de couples, vivant en nouvelle union heureuse et stable depuis cinq, dix ou plus, et qui découvrent cette possibilité de « temps de prière ». L’accompagnement sera évidemment différent et le temps de prière sera davantage dans l’action de grâce.

La préparation et le vécu de la célébration

Ou, quand, Comment , par qui ?

Deux consignes très fortes à ne pas perdre de vue.

A Faire tout pour que cela ne ressemble pas à un mariage
B Faire tout pour que le couple puisse vivre un beau temps qui sera fondateur ou balise de sa future vie de couple.

A les seules choses interdites
Echange public des consentements avec le rituel ou avoisinant
Bénédiction et Echange des alliances publique  …
mais comme il ne faut pas faire « mariage » il est prudent de bannir les signes siciaux des us et coutumes du mariage, robe blanche, cortège, placement dans l’église , tonne de fleurs

B Des signes à inventer
Au cours des rencontres, des éléments forts de la vie du couple et de son projet ont été identifié, on peut le signifier par un geste, un échange … un symbole et bâtir à partir de cela

 

 Alors quelle peut être la trame de cette prière ?

Comme dans toute célébration finalement

Un temps d’accueil, par le couple, par celui qui mène la célébration,
Pour bien dire et redire que ce n’est pas un mariage …car
mais qu’on peut toujours confier son amour au Seigneur…Et dire ce qui va être vecu ( il y a un livret si on veut )…il peut y avoir les témoins, les accompagnateurs…

Un temps de la parole
Textes profanes, poésie, chant, texte biblique, évangile…et le commentaire du célébrant.

Un temps de promesse et prière
un échange d’objet signifiant,  un geste des enfants, des parents, des témoins, une prière du couple, un projet de vie…
Des intentions universelles, et on clôt par un Notre-Père si on veut

Temps de l’envoi
Envoie pour la nouvelle mission
bénédiction pour cette mission et sur l’assemblée. ( les présents, le couple, les membres du couple…)

Où ?

Voir d’abord la demande du couple….Tout est possible selon les paroisses, les curés, et le nombre des personnes…il faut toujours adapter…discerner
Le chef de la chorale dans une paroisse ouvert et un curé accueillant peut remplir la grande église, un couple qui n’est pas impliqué dans la vie d’une paroisse et peu pratiquant, sera très heureux de vivre ce temps sur le lieux de la fête…

Quand ?

les évêques préconisent fortement «  pas le jour de la fête et du mariage civil ». Mais soyons réalistes, c’est bien compliqué pour tous…si on peut on propose alors de faire le temps de prière avant le mariage civil et la fête .

Qui célèbre ?

Ce peut être un prêtre, un diacre, un laîcs, ceux qui ont accompagné le couples, voir le couple lui-même…mais cela n’aura pas les mêmes implications.

Conclusion

J’espère vous avoir convaincu que l’accompagnement des temps de prière est une aventure sans itinéraire tout tracé, qu’il faut régulièrement faire preuve de discernement, d’invention, de confiance. Mais ce c’est une belle aventure, qui souvent nous mets dans l’émerveillement de ce que produit l’l’Esprit dans le cœur des femmes et de hommes.

Pj, La grille des bonnes pratiques à discuter ensemble…et réponses aux questions
– Il y-a-t-il des cas où il faut dire non ?
-la question de la robe blanche et du papa au bras
– comment inclure les enfants, pardon possibles, ou à venir…

C’est l’objet du site de SeDiRe Lyon  http://sedirelyon.fr/

 

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