Sedire Atelier 5 chemin de discernement

Atelier 5 Pour un retour aux sacrements

Nathalie Mignonat

Dans cet atelier, sera présenté rapidement le fondement des chemins de discernements proposés dans Amoris laetitia, puis un processus d’intégration  pouvant passer par un retour aux sacrements de réconciliation et d’Eucharistie, enfin quelques mises en œuvre d’ expériences concrètes déjà menées ou en cours, vécues dans des paroisses ou dans les mouvements.

 

Le texte support de l’intervention

 

Atelier Cheminement de discernement pour un éventuel retour aux sacrements

 

Résumé

Dans cet atelier, sera présenté rapidement le fondement des chemins de discernements proposés dans Amoris laetitia, puis un processus d’intégration  pouvant passer par un retour aux sacrements de réconciliation et d’Eucharistie, enfin quelques mises en œuvre d’ expériences concrètes déjà menées ou en cours, vécues dans des paroisses ou dans les mouvements.

 

Texte

Bonjour à toute et à tous,

Bienvenue dans cet atelier qui va présenter quelques expériences de cheminements de discernement pour un retour éventuel aux sacrements.

A vos écrans, autour de cette table fictive, vous êtes accompagnateurs de cette pastorale, certains avec peut-être des années d’expérience, ou en formation, vous êtes sensibilisé à ces questions, étant peut-être vous-même dans cette situation.

 Soyez tous les bienvenus !

 

L’atelier qui est un temps interactif en présentielle, va être un peu différent cette fois : Une première moitié du temps il y aura un exposé sur l’origine et la réalisation de ces expériences de cheminements          puis vous pourrez utiliser le chat pour poser vos questions ou demandes de clarification. A mes coté, Nicole m’aidera pour les regrouper si besoin.

 

Depuis le concile Vatican II, cette question de l’accueil des personnes dites « divorcées-remariées » est un sujet délicat pour l’Église : c’est une grande souffrance pour les couples engagés dans une nouvelle union, fidèles à la participation dominicale dans leur paroisse.   C’est une incompréhension croissante pour une grande partie des chrétiens et une des raisons du départ de l’Eglise de nombreux croyants, concerné ou non par la situation. . Remarquons tout de suite, que cette demande pressante de recevoir la communion est aussi une demande de reconnaissance de sa place dans la communauté, et donc une demande d’intégration. Et c’est bien sur ce point que le pape François ne cesse d’insister.

 

PLAN

  • Dans un premier temps, en nous appuyant sur A.L., nous vérifierons que l’intégration dans la communauté est le but de ces cheminements, et que l’accueil sacramentel qui en est pour certains l’expression est possible.
  • Puis, nous verrons comment s’est bâti un processus d’intégration puisé dans la parole de Dieu comme nous y pousse sans cesse le pape François
  • Enfin comment ce processus a été effectivement décliné dans plusieurs situations particulières paroisses, et mouvements.

Ce ne sera pas un catalogue de tout ce qui existe en France, déjà pour une première raison qu’il est important de noter : l’extrême prudence à communiquer des quelques diocèses où des cheminements de retour effectifs aux sacrements ont eu lieu. Peu ou pas d’informations sur les sites des diocèses, des orientations pastorales qui ne sont envoyées qu’aux laïcs impliqués et parfois la recommandation est faite aux bénéficiaires de ces parcours de ne pas en faire état .

Si nous insistons sur l’élaboration du « processus » c’est que le but est que vous puissiez en équipe d’accompagnement bâtir vos propres schémas au plus près de la demande des personnes et au plus ajusté des possibilités de la communauté ou l’environnement.

 

Premièrement, il faut être convaincu que

Oui des chemins sont ouverts, pour ceux qui les prennent d’un cœur sincère.

Comme l’a montré ce matin Alain Thomasset, Le pape François a mis le discernement au cœur de la pastorale et pour toutes les situations de la vie ; Dans tous les cas, ce sont les mêmes pratiques qui nous guident : accueil inconditionnel, accompagnement des petits pas, aide et confiance dans le discernement dans le but d’une intégration pleine et entière.

Il est important de bien entrer dans cette logique, pour arrêter de chercher sans cesse des normes à nos pratiques pastorales. Le pape François a lui-même validé l’interprétation des évêques argentins en leur écrivant qu’ils avaient fait une bonne interprétation d’Amoris laetitia , cela a même fait l’objet d’un rescrit pontifical dans l’équivalent du journal officiel du Vatican. Depuis Amoris laetitia, la pratique pastorale est le discernement qui s’applique d’ailleurs à toutes les situations de la vie et en particulier à la possibilité d’un chemin ouvert pour l’accès aux sacrements pour ceux qui en étaient structurellement exclus.

Mais le pape n’a pas voulu édicter de nouvelles normes, il cherche davantage à mettre en place des processus ( 16 occurrences de ce  vocable dans l’exhortation ) « il s’agit plus de créer des processus que de dominer des espaces. Au N° 261 du chapitre sur l’éducation  » . Il nous fait confiance, comme le christ dans sa rencontre avec l’aveugle Bartimée, il nous dit « que veux-tu que je fasse pour toi ».

Voici le deuxièmement point    Quel processus imaginer ?

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » « Qu’est-ce que l’Eglise peut faire pour vous ? »

 

Bartimée c’était justement le texte de l’Evangile de la messe de clôture du synode de 2015 et immédiatement ce récit que vous connaissez tous, nous a paru décrire parfaitement le processus d’intégration de toute personne qui se trouve au bord du chemin, rejeté par sa communauté et qui cherche à rencontrer Jésus !

Comme le pape ne cesse de nous le demander, nous nous sommes basés sur l’Evangile, et cette page a été notre compagne de voyage dans l’élaboration des lignes directrices de ces cheminements.

Nous avons également utilisé les réponses à un questionnaire envoyé à tous les couples des Equipes Reliance que nous accompagnons, afin de bien partir leur réponse à la question « Qu’est-ce que l’Eglise peut faire pour vous ? »

 

La lecture de l’Evangile de Marc au chapitre 10, nous a permis d’établir des étapes pour ces cheminements d’intégration : Dans les applications concrètes ces étapes pourront faire l’objet d’une ou de plusieurs réunions, de temps différents d’un WE par exemple.

 

  • Bartimée crie au bord du chemin

La première demande de bien des personnes, divorcées engagées ou non dans une nouvelle union est qu’on écoute leur souffrance, qu’on écoute avec bienveillance ce qui fait leur vie, qu’on comprenne leur recherche. Elles souhaitent vivre et s’engager dans une communauté qui souvent les exclue. Dans Evangelii Gaudium, Le pape François nous rappelle qu’il faut toujours savoir ôter ses sandales devant la terre sacrée de l’autre.

  • Les gens le font taire

Il faut laisser s’exprimer, si besoin, toutes les blessures, entendre les paroles d’exclusion reçues par des pasteurs ou par des personnes de la communauté car ces jugements sont un poids supplémentaire dans des moment de la vie des personnes qui est déjà humainement bien difficile. On entend « si j’avais su que tu étais divorcés-remariés, je ne t’aurais pas donné la lecture à faire » ou plus hypocrite « avec ton divorce, ça va être difficile pour toi de continuer à faire de caté ! ». Au N° 296 le pape nous alerte « il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition »

  • Jésus demande à la foule d’appeler elle-même Bartimée. 

Puisque le maitre reconnait l’importance de cet homme, la foule change son regard sur lui. Il devient digne d’intérêt ! Cette étape est importante pour que les communautés changent leur regard sur celui qui était exclu. Le pape François nous dit « Ce sont des baptisés, ce sont des frères et des sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et des charismes pour le bien de tous. Cela veut dire qu’en les excluant la communauté se prive de leurs dons.  Nos communautés doivent devenir des communautés appelantes.

  • Bartimée jette son manteau et court vers Jésus

C’est le moment où il se libère de ses entraves, des zones d’ombre de sa vie, de sa situation d’exclu. Non pas en occultant le passé, mais en le sondant, en le relisant, en entrant dans un chemin de pacification, voire de pardon vis-à-vis de l’autre, des autres et de lui-même. Il en fabrique le terreau de sa reconstruction. Il va sans crainte vers la clarté car il a confiance en la bienveillance de celui qui l’appelle. Le  N° 300 d’A.L. , nous propose quelques pistes de réflexion.

  • Jésus lui dit « que veux-tu que je fasse pour toi »

C’est l’étape où il peut faire le point sur sa vie actuelle, si il est en seconde union, son engagement et son projet de couple, sa relation présente à l’Eglise et à la paroisse, afin qu’il évalue la justesse de son désir profond et qu’il puisse formuler sa demande. Un passage par les critères déjà nommés du paragraphe 300 d’A.L. peuvent être un guide pour bien visiter tous les aspects de la vie.

  • Bartimée répond « Rabbouni ! Que je vois »

C’est le moment où une demande est exprimée en toute confiance. Le temps long des premières étapes, le climat de confiance qui a permis la clarté sur les évènements de sa vie, permettre à la conscience de faire une demande ajustée. Cela peut être la demande de « retour aux sacrements », puisqu’au N° 305, le texte précise « il est possible que,…. l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église. Et cette aide de l’Eglise est précisée dans la note 351 qui explique que cela peut être les sacrements.

 

  • Jésus lui dit « va ta foi t’as sauvé » et il retrouve la vue

Sa demande est exhaussée, et ce ne sont pas ses mérites qui en sont la cause, mais sa confiance en la miséricorde. Ce n’est pas formulé comme une autorisation par exemple à communier, mais plutôt comme une reconnaissance qu’à cette étape du cheminement la personne est déjà dans la communion ecclésiale et que sa participation à la communion sacramentelle en devient naturellement le signe.

 

  • Et il suivait Jésus sur le chemin

Son intégration dans la communauté de ceux qui suivent Jésus est pleine et entière, il est devenu membre de cette communauté. Le but est atteint : l’intégration de tous comme l’annonce le N° 297 « Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’’

 

Remarques

Dans ce processus, vous avez remarqué combien la conversion de la foule est capitale pour que Bartimée ose se mettre en route. Si Jésus l’avait appelé et guéri en secret, l’attitude de la foule à son égard aurait-elle été la même ? Aurait-il eu sa place dans la foule qui suivait le maitre ? C’est bien pour cela que le sous-titre du chapitre VIII est un ensemble de trois verbes d’action : accompagner, discerner et Intégrer et on pourrait ajouter avant « accueillir » qui s’adressent en premier aux communautés.

 

Amoris laetitia parle bien d’un discernement personnel et d’un discernement pastoral. La difficulté réside dans l’articulation entre le deux. Ceci va être le point délicat des mises en œuvre concrète de ces propositions.   En effet, l’intégration est bien la rencontre de deux chemins, celui de la communauté qui converti son regard et manifeste son accueil et celui de Bartimée qui grâce à la bienveillance, entreprend un chemin de mise en lumière de sa vie et de ses désirs profonds pour suivre Jésus et donc faire route avec ses frères.

 

Il était très important qu’on entre bien dans ce processus, car les applications pratiques, les propositions concrètes déjà réalisées sont toutes déclinées différemment selon les personnes, les lieux, les communautés. C’est le processus qui est commun, mais les expressions sont différentes et vous aurez toujours à inventer pour vous ajuster.

 

Alors quels sont les expériences déjà réalisées ?

Voici quelques cheminements vécu, je vais détailler ceux que nous avons suivi de près et je donnerais quelques informations sur d’autres cheminements dont nous avons eu connaissance, sachant , comme vous l’a dit Alain Tomasset et Oranne de Mautort ce matin, il n’y a que 15 diocèses où quelque chose a été proposé.

  • L’expérience d’une paroisse déjà sensibilisée à ces questions .

Avant de vous passer la petite vidéo du témoignage du curé de la paroisse et du couple accompagnateur de ce premier cheminement, deux mots sur cette paroisse. C’est une communauté qui avait déjà travaillé sur ces questions et participé aux contributions intersynodales demandé par le pape pour nourrir le synode des famille de 2015. Dans cette paroisse des petits groupes ont travaillé l’exhortation dès sa sortie …

 

Dans une paroisse où un petit groupe s’était réuni pour faire des contributions intersynodale, la sortie d’Amoris laetitia a suscité beaucoup de joie et plusieurs groupes ont étudié l’exhoration.

 Dès septembre 2016, en accord avec son EAP le curé à lancé une grande réunion paroissiale pour que soit évoquée de la situation des personnes divorcées, engagées dans une nouvelle union de la paroisse. Une petite équipe est née qui devait recevoir la demande des couples ou des personnes de la paroisse pour réfléchir ensemble à ce qui pouvait s’envisager. Cette équipe, comprenant un couple accompagnateur, des personnes concernées par le divorce, des personnes de la paroisse venue comme simple témoins, et le curé se sont retrouvé pendant plus d’un an selon les étapes décrites dans le processus. A chaque réunion, ils lisaient les courts verset de l’Evangile de Bartimée , le méditaient, en cherchaient la résonnance dans leur vie, partageaient leurs doutes ou leurs difficultés, leurs découvertes et leur joies. Au bout d’une année, environ, à la question «Que veux-tu que je fasse pour toi ? » plusieurs personnes ont exprimé leur désir de re-communier . Ensemble ils ont défini la manière dont allait être manifesté en paroisse la fin de ce cheminement. Ils ont choisi de le faire au cours de la messe dominicale du samedi soir. Au cours de cette messe, Il y a eu des témoignages, des récits, l’Evangile de Bartimée évidemment, un accueil officiel du curé à la demande des personnes devant toute la communauté et au moment de la communion chacun pouvait se présenter pour recevoir le corps du Christ. La joie a été très grande dans l’assemblée qui s’est vraiment sentie partie prenante. Cela a contribué à souder la communauté. A noter, que dans l’équipe le conjoint d’une des personnes qui avait demandé à re-communier, n’a pas souhaité le faire pour lui, car il a considéré que cela n’était pas ajusté à sa pratique religieuse puisqu’il ne va pas à la messe. Une autre personne, qui avait par ailleurs déjà obtenue la reconnaissance de nullité de son premier mariage, et qui de ce fait n’avait plus d’interdiction de communier, a senti qu’elle devait faire un chemin avec des frères pour « retrouver sa place ».

La vidéo du  témoignage du premier cheminement Bartimée

Dans une autre paroisse,

Un groupe s’est formé à l’issue d’une grande réunion de rentré également, en septembre 2016 …au bout de quelques temps un petit groupe s’est formé. Ce qui rassemblait les participants était le sentiment de ne pas avoir trouvé sa place dans la communauté, ou dans l’Eglise et de se sentir exclu, et souvent de reconnaitre qu’elles s’excluaient elles-mêmes. Ensemble ils se sont donné le nom de « Dieu dans ma famille d’aujourd’hui ». Ce groupe était constitué des personnes de la paroisse dans un peu tous les états de vie. Des personnes seules, des personnes en couple et qui venaient seules ou en couples, des personnes homosexuelles.. Le curé de la paroisse qui faisait partie des accompagnateurs, a seulement fixé le délai de deux ans pour que ce groupe chemine vers son terme qui était que chacun trouve sa place et se sente totalement intégré dans la communauté. A chaque rencontre, ils se sont appuyé sur la parole de Dieu, évidemment sur Bartimée, mais également sur les autres évangiles de rencontre de Jésus , comme Zaché, la samaritaine , la cananéenne..etc. Peu à peu, les personnes ont pu nommer les obstacles, dire leur crainte, évoquer leurs blessures, sentir la compassion des frères…et se sentir accueilli tels qu’ils étaient.

Au bout des deux années, une célébration a eu lieu au cours de la messe paroissiale. Chaque personne du groupe pouvait sous la forme de témoignage se présenter à la communauté tel qu’il était. La messe fut ainsi émaillée de petits récits de vie offert .  Le sentiment de communion vécu dans le groupe au cours de ces deux ans, et cette célébration vécue dans la communion ecclésiale a conduit naturellement les personnes de l’équipe à s’approcher de la communion sacramentelle. En particulier, jusqu’après que l’assemblé ait prononcé les mots « Seigneur, je ne suis pas digne, mais dit seulement une parole et je serai guérie », il y a eu un arrêt sur image et une personne divorcée, en nouvelle union a témoigné de son attente de dix ans de jeûne eucharistique et de sa joie de recevoir à nouveau la communion. Ce témoignage a bouleversé ceux qui vont parfois un peu communier par routine.

Depuis le premier cheminement, deux autres groupes sont cheminé ainsi.

autres expériences d’accompagnement

  • Vous avez entendu l’expérience de Toulouse, une autre manière de bien ancrer cette démarche dans une communauté selon les orientations de l’évêque.
  • Celle des témoignages de la journée.
  • D’autres expériences sont un peu différentes. Dans certains diocèses, comme à Rouen assez rapidement d’ailleurs, à l’issue d’une grande rencontre à la cathédrale où Mgr Lebrun avait convié les personnes concernées par le divorce, des prêtres ont été nommé comme « missionnaires de la miséricorde » pour accueillir les demandes venant des personnes divorcés, engagées dans une nouvelle union. Ces prêtres les ont accueillis, les ont accompagnés sur un chemin de discernement, et lorsque le moment était venu, les personnes ont recommunié. Dans certains cas, les missionnaires de la miséricorde, sont allés voir les curés des paroisses de ces personnes pour leur expliquer en quoi consistait ce cheminement et les choses se sont bien passées. Hélas dans d’autres cas, l’intégration n’a pas pu se faire et la personne a continué à être exclu de certains services, ou simplement mal accueillie …et obligé même d’aller communier ailleurs.

C’est pourquoi, il est si important que la communauté soit dès le départ partie prenante ou au moins clairement informée de cette démarche.

une démarche en équipe de couples en seconde union

  • Dans les équipes Reliance, un thème s’échelonnant sur un an, a proposé en huit étapes de vivre un cheminement Bartimée. Des équipiers ont ainsi repris le chemin de l’eucharistie, la présence du prêtre, conseiller spirituel de l’équipe a pu contribuer au retour au sacrement du pardon. Cependant, pour ces équipiers, la question de l’intégration dans leur propre paroisse peut poser un problème si la communauté n’est pas partante.

 

Voila , un petit tour d’horizon de quelques cheminements , mais retenez surtout que le principal est le processus qu’il faudra décliner pour construire votre propre accompagnement, ou votre propre cheminement…surtout ne retombons pas dans de nouvelles «  normes », même si elles sont plus ouvertes que les précédentes, car le principal est bien ce chemin parcouru en petite cellule d’Eglise, qui invente en se laissant guidé par l’Esprit.

Voici le temps des questions.

Le compte-rendu est ici 

Compléments.

Que faire si une communauté n’est pas accueillante ?

Difficile de donner des recettes, mais je pense qu’il faut déjà que les personnes de la communauté soit sensibilisé par des témoignages à la vraie vie des gens.

Vous pouvez proposer des petits groupes de partage sur Amoris Laetitia. Avec le guide de lectuire de la CEF c’est vraiment facile à animer ! C’est cette année que le pape a choisi pour  que les personnes lisent et mettent en pratique A.L.

En travaillant Amoris Laetitia avec ce guide, en lisant les témoignages , on peut comprendre le changement de paradigme que le pape propose…que sortir du «  permis -défendu » ce n’est pas du laxisme !

Il y a aussi à retravailler sur le sens de l’Eucharistie !  Qu’elles retrouvent le sens de la communion comme un remède et non une récompense …

 

Les paroles du pape sont fortes à ce sujet

Dans EG 47 il dit «  . Je souligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » (Ibid., n. 47 : p. 1039).

“ même la porte des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison”

Au N° 186

. La célébration eucharistique devient ainsi un appel constant à chacun à « s’examiner lui-même » . Il ne faut pas oublier que « ‘‘la mystique’’ du Sacrement a un caractère social »[1] Lorsque ceux qui communient refusent de s’engager pour les pauvres et les souffrants ou approuvent différentes formes de division, de mépris et d’injustice, l’Eucharistie est reçue de façon indigne.

308 . Jésus « attend que nous renoncions à chercher ces abris personnels ou communautaires qui nous permettent de nous garder distants du cœur des drames humains, afin d’accepter vraiment d’entrer en contact avec l’existence concrète des autres et de connaître la force de la tendresse.

  1. “ Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’’. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile ! Je ne me réfère pas seulement aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation qu’ils se trouvent.”
  2. “. La logique de l’intégration est la clef de leur accompagnement pastoral, afin que non seulement ils sachent qu’ils appartiennent au Corps du Christ qu’est l’Église, mais qu’ils puissent en avoir une joyeuse et féconde expérience. Ce sont des baptisés, ce sont des frères et des sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et des charismes pour le bien de tous.
  3. Il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers, qui devrait reconnaître que, étant donné que « le degré de responsabilité n’est pas le même dans tous les cas »,[2] les conséquences ou les effets d’une norme ne doivent pas nécessairement être toujours les mêmes
  4. “. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante”

303 . . Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif.

  1. Il est mesquin de se limiter seulement à considérer si l’agir d’une personne répond ou non à une loi ou à une norme générale, car cela ne suffit pas pour discerner et assurer une pleine fidélité à Dieu dans l’existence concrète d’un être humain”

305 . . Par conséquent, un Pasteur ne peut se sentir satisfait en appliquant seulement les lois morales à ceux qui vivent des situations ‘‘irrégulières’’, comme si elles étaient des pierres qui sont lancées à la vie des personnes. C’est le cas des cœurs fermés, qui se cachent ordinairement derrière les enseignements de l’Église « pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées ».

En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu. Rappelons-nous qu’ « un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés »

Texte de Bartimée

46 Ils arrivèrent à Jéricho.
Comme Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples
et une assez grande foule,
l’aveugle Bartimée, fils de Timée,
était assis au bord du chemin en train de mendier.

47 Apprenant que c’était Jésus de Nazareth,
il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! »

48 Beaucoup le rabrouaient pour qu’il se taise,
mais lui criait de plus belle :
« Fils de David, aie pitié de moi ! »

49 Jésus s’arrêta et dit : « Appelez-le. »
On appelle l’aveugle, on lui dit :
« Confiance, lève-toi, il t’appelle. »

50 Rejetant son manteau,
il se leva d’un bon et il vint vers Jésus.

51 S’adressant à lui, Jésus dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui répondit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »

52 Jésus dit : « Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt il retrouva la vue
et il suivait Jésus sur le chemin.