Editions
Desclée de Brouwer, Collection
Année de parution
1998
Auteur
Jacques LECLERC
ISBN
2-220-04193-X

J’aime les lointains. Itinéraire spirituel d’un prêtre en Chine

Jacques LECLERC, ordonné prêtre de la Mission de France en 1977, a d’abord vécu dix ans dans l’équipe MDF de Tanzanie. Après avoir appris le chinois, il a passé cinq ans en Chine, comme professeur d’université et ingénieur en entreprise. Il enseigne actuellement à l’ISA de Lille.

Pourquoi as-tu senti le besoin d’écrire ce livre ?
Jacques : Des gens me disent parfois : « Pour vivre ce que tu vis, à quoi cela sert-il que tu sois prêtre ? » Il est vrai qu’en Chine je suis resté un prêtre très discret. La loi chinoise est très dure dans le domaine religieux. Je célèbrais la messe seul chez moi le matin. Pourtant l’Église m’a envoyé là-bas comme prêtre. J’ai vécu en Chine les signes habituels du ministère de prêtre, mais d’une manière différente. Et je me sens redevable d’exprimer les richesses spirituelles que j’ai découvertes.

Comment résumerais-tu cette expérience ?
Jacques : En écrivant, j’avais en tête le visage de tant d’amis chinois pour lesquels la question de la foi en Dieu n’existe pas. J’ai perçu qu’ils n’étaient pas à rencontrer comme des gens à qui il manque quelque chose, comme un vide que je viendrais remplir, mais des gens qui vivent une expérience spirituelle dont je ne connais ni la source ni la fin. Pour pouvoir vivre avec eux une relation authentique qui aille au fond d’eux-mêmes, donc aussi de moi-même, ce ne peut être qu’avec le regard d’un homme spirituel. La profondeur de l’homme, la grandeur de son espérance sont vraies, authentiques, même quand il est impossible de les accueillir dans une communauté de croyants. Mon rôle de prêtre est alors d’inviter l’Église à intégrer dans sa prière tous ces chercheurs de vérité qui sont eux aussi des signes de l’Esprit.

Ce type de dialogue spirituel est-il nouveau ?
Jacques : En fait, il rejoint une grande ligne spirituelle de l’histoire de l’Église, la ligne mystique. La Mission de France s’y rattache. Entre le rouleau compresseur des intégrismes et la soi-disant indifférence spirituelle de nos sociétés, le dialogue spirituel qui déborde le dialogue interreligieux a de l’avenir. Je constate que la dynamique d’une vie de foi, dans le silence et le dialogue avec ceux que nous nommons les non-croyants, a un grand écho chez des jeunes qui ont du mal à exprimer leurs passions et leurs raisons de vivre. Devenir hommes spirituels pour rencontrer tous les hommes comme hommes spirituels.

Pourquoi ce titre : « J’aime les lointains » ?
Jacques : C’est une phrase de Thérèse de Lisieux qui m’a touché, il y a dix ans en Tanzanie. J’avais le sentiment que je devais franchir une étape vers les plus lointains, ceux avec qui, apparemment, je n’avais rien en commun. Un appel, vers la Chine. Je me suis aperçu que Thérèse de Lisieux, patronne des missions et de la MDF, avait correspondu à la fin de sa vie avec un prêtre français parti en Chine. J’ai lu cette correspondance, dont je parle longuement dans mon livre. Au-delà du clin d’oeil, à un siècle de distance, j’ai senti que les carmélites vivent dans leur carmel ce que des prêtres vivent en Chine. Nous vivons la relation à Dieu comme un mystère. Le prêtre porte ce mystère là où il est envoyé : Ce monde vit le mystère de Dieu et on n’en sait pas le premier mot. Notre tâche de prêtres est de rendre l’Église et la société attentives à cette réalité cachée et silencieuse.

Téléchargement du livre : « J’aime les lointains »

Téléchargement du livre : « I love far off lands »

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