C’est d’abord une galerie de portraits de jeunes des rues. Depuis les tas d’ordures de Dar es-Salaam jusqu’au sommet du Kilimandjaro, mais, plus souvent, dans les commissariats et les tribunaux de Dodoma, une petite ville perdue au bout de nulle part sur le vaste plateau aride de la Tanzanie, ils ne se laissent pas oublier.

La vie de ces jeunes est d’eau, quand elle apporte la vie, mais aussi quand elle fait défaut, quand la sécheresse rythme les saisons de ce pays essentiellement agricole. Leur vie est aussi de feu, le feu de leurs espoirs si souvent déçus, le feu qui dévore les voleurs brûlés vifs…

Ce récit superbe et plein d’humour se lit comme un roman. Cependant, rien n’est inventé. Durant dix années passées au service de ces jeunes, l’auteur s’est laissé conduire par eux bien plus loin qu’il ne le pensait. Il nous donne un livre de partis pris, mais aussi de foi. Pour ces jeunes aussi, il y aura un avenir. Un livre que le lecteur n’oubliera pas facilement.

Parisien et informaticien, rien ne destinait Arnaud de Boissieu à frayer avec les voyous et autres loubards. Les chemins de la Mission l’ont mené d’abord au Sud Cameroun, dans la forêt tropicale au milieu de paysans migrants. Il vient ensuite à Dodoma, où il crée un centre de réhabilitation des jeunes des rues. Ils y reçoivent une formation humaine et professionnelle agricole. Il est aujourd’hui à Marseille où il participe à l’accueil des marins au long cours.