Session Quel Cirque ! 2020 – relecture

Session Quel Cirque ! 2020 – relecture

Récit de session

Comme les deux disciples qui font route vers Emmaüs, qui partagent sur ce qu’ils ont vécu à Jérusalem, je souhaite vous partager ici ce que j’ai vécu à Piolenc, l’incroyable session avec les Grüss, famille d’artistes circassiens et avec le groupe de jeunes embarqués par la Mission de France.

Au-delà de tout ce que j’ai pu apprendre concrètement sur les chevaux, les arts du cirque et la vie avec une compagnie d’artiste, j’ai beaucoup découvert sur moi-même, grâce et avec les autres. Et sur ma route, parfois même quand je ne le reconnaissais pas, Dieu était avec moi. Lors de notre dernière messe avant de repartir, l’évangile choisi a été celui des disciples d’Emmaüs. Je crois que, pendant cette session, j’ai été en chemin comme ces hommes l’ont été, d’abord tristes puis remplis d’une grande joie. C’est en effet sur une route où j’ai cheminé pendant cette session que se sont éveillées et approfondies des réflexions pour ma vie, et c’est ainsi que j’ai changé humainement, spirituellement.

Au fur et à mesure des temps de partages, j’ai appris à découvrir la Mission de France, offrant un cadre précis, ouvert, bienveillant, qui crée des rencontres inattendues, tisse des liens fraternels, nous questionne sur la vie, la foi.

La rencontre avec la famille Gruss a été très marquante, nous en parlions beaucoup entre les jeunes de la Mission de France notamment pendant les temps de partage.

La famille travaille ensemble par et pour la même passion faisant preuve d’une persévérance dans leur travail qui m’a saisie. J’ai senti qu’ils s’étaient engagés pleinement, par un vrai « oui », pour la préservation d’un patrimoine immatériel unique, d’un art si particulier qui exige rigueur, constance, créativité. En aidant et voyant au quotidien les Gruss, s’est consolidée ma volonté de trouver la même chose pour moi. Je souhaiterais dans mon métier, dans ma vie, travailler pour quelque chose que je défends, pour quoi je peux me consacrer entièrement, sans cas de conscience. Se lève alors la questions du sens. Et je la veux au cœur de ma réflexion sur mon avenir, car ce n’est qu’avec du sens – il me semble – que je pourrais être heureuse et m’épanouir dans une vie professionnelle. Je ne me destine pas à devenir acrobate ou écuyère et il me faut encore trouver sous quel chapiteau je veux vivre, la discipline pour laquelle je suis faite et qui saura me rendre bonheur et sens.

Dans le travail qu’on réalisait pour les Gruss, nous étions un maillon d’une longue chaîne de confiance qui s’est façonnée entre la famille d’Alexis Gruss et la Mission de France. J’ai été touchée de la confiance qu’on m’a accordée quand les Grüss nous confiaient leurs chevaux. Nous étions des jeunes d’horizons différents arrivés à Piolenc sans trop savoir ce qui nous attendait mais je crois que c’était avant tout la joie de la rencontre, celle avec la famille et celle avec les participants à la session. La rencontre est au centre de nos vies, toujours présente dans nos quotidiens mais celles que j’ai faites à Piolenc m’ont beaucoup appris et encouragée à faire des efforts pour les autres ; à s’adapter à eux, à rendre service de manière ajustée pour eux et pour moi.

La session a conforté l’idée que l’on peut être chrétien par ses actes, au quotidien, lorsque une évangélisation directe est délicate, pas ajustée, parfois impossible. Témoigner de sa foi au quotidien, dans les gestes de tous les jours, est possible. Ce qui peut ressortir, ce que les autres peuvent voir, ressentir est la joie, le cœur et la force d’un chrétien. A moi de faire au mieux pour transposer en pratique les vertus théologales Foi, Charité, Espérance que je désire mettre au centre de ma vie.

Je crois que je ressors grandie de ces deux semaines auprès d’une famille d’artistes et des membres de la session. Ma foi a grandi là où on ne s’y attendrait pas mais c’est peut-être ce dont j’avais besoin pour la construire, me construire. Et comme les disciples d’Emmaüs, plusieurs fois dans la session, je crois avoir eu « le cœur tout brûlant » sentant la présence de Dieu là où jamais je ne l’aurais imaginé.

Blandine

 

Natan

Natan

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